Les Bartasses c’est Glamour
L’histoire commence par un mail reçu sur la boite de l’ECI : « Sur le dernier relai des Plaisirs du Jardin, au pont de Vence, un point a pété, on est donc redescendu sur un seul point ».
Vu qu’on aimait bien tous les deux cette voie, il n’en fallait pas moins pour que nous décidions, Emilie et moi, d’aller remettre ce relai en place. Rendez-vous était donc pris un dimanche matin 6h – pardon 10h (on est des grimpeurs, pas des alpinistes’ dixit Emilie) de septembre au pont de Vence. Bien décidés à se faire un plan petite grande voie facile, tranquille, histoire de faire une bonne action. La météo annonçait doux et pas de pluie avant 16h, ouais du gâteau.
Donc perfo, relai etc. récupérés, nous nous retrouvons à l’heure dite au lieu convenu. Pour l’occasion, j’avais sorti mon pantalon Quechua le plus crade et mon T-shirt « ECI », et Emilie, elle, pour l’occas’ avait sorti son… van (oui, c’est bien plus pratique en fait). Donc à peine le temps de se faire la bise et d’échanger trois mots qu’il se met à pleuvoir… oups ! tiens ce n’était pas ça la météo !!! et meeeeerde. Repli dans le van. « Tu nous ferais pas un thé en attendant que cette courte averse cesse ? ». Hélas, nous avions dû offenser le dieux des bartasses car le van avait été nettoyé de fond en comble la semaine d’avant et donc vidé de toutes ses affaires. Le thé a tourné court alors que l’averse elle… a duré. Au bout de 30 minutes, il fallait s’y résoudre : dalle trempée, c’est mort, on n’ira pas.
Trois semaines passent… pas de créneau commun puis enfin le week-end avec les deux dispos et une météo clémente (ha la blague) qui s’annonce enfin. Nous voila donc repartis, rendez-vous 11h (on n’est toujours pas des alpinistes). Et oui, l’automne a avancé, il fait plus frais le matin, le soleil monte moins haut : 11h semblait être l’heure où le soleil allait donner sur la falaise. Bon, erreur, le soleil n’arrive qu’à 14h. Oui, d’accord, on est des charlot.te.s. Et ne dites pas « y’a des sites pour ça », ça va devenir insultant ! Après un bon quart d’heure de discussion sur « on s’y prend comment » – et oui l’équipement en grande voie on n’avait jamais fait – nous voila partis. Quatre petites longueurs de 5+, ça va être un vrai plaisir. Sauf que, la falaise est trempée, tout glisse ! En tête, c’est terreur à chaque mouv et en second, c’est perfo et ferraille dans le sac sur pieds glissants. Le bonheur total d’autant que le soleil lui aussi n’est franchement pas alpiniste, mais alors pas du tout ! Après de nombreux moments de honte mal assumée, nous arrivons enfin au dernier relai. Ah ben oui, le mini goujon de 10 pend au bout de la chaîne, ce n’est pas le goujon qui a pété, c’est les 2 premiers cm de caillou qui se sont barrés. Et comme le goujon était très court, il est sorti. De là, nous tirons deux enseignement :
1) Ne pas contredire Hervé quand il dit « Baaaah, j’ai jamais vu un goujon péter » parce qu’à la fin, il a raison.
2) Comme quoi n’en déplaise à certains, la longueur, parfois, ça compte, je parle du goujon bien sûr, hein pas de ça ici !
Il ne reste plus qu’à changer le relai. Évidement alors que toute la voie est encombrée de végétation, là pas un arbre, pas une lunule pour se sécuriser, une superbe dalle compacte. Et pourquoi sont-ils allés foutre le point du relai pile dans le seul endroit fracturé du coin ??? Bref, n’accordant qu’une confiance moyenne au point restant, je finis par trouver une fissure où placer un friend, histoire de. Je ne reviendrai pas sur ce bout de corde noire infâme qui pendouille à coté, sans doute laissée là par les équipeurs, il y a plus de 20 ans. « Si t’y connais pas, touches-y pas » comme disait ma grand-mère.
Je finis donc par changer ce relai, pendant qu’Emilie prend froid 20 mètres plus bas. Une fois le travail fini, le soleil se montre enfin. Il ne nous reste plus qu’à rentrer, non sans avoir pathétiquement galéré avec la végétation qui transforme chaque rappel en séance de spaghettis. On finira au pied de la voie à 15h30. 4h pour changer ce p… de relai, nous détenons sans doute le record du binôme le moins efficace, mais on s’est surtout fait plaisir et c’est ça qui compte !
Bon, les Plaisirs du Jardin, on y reviendra pour nettoyer tout ça… quand ce sera sec !