Les sanglots longs des couleurs d’automne sur le petit désert !
3 décembre 2023
« Ne jamais sous-estimer l’ampleur de la tache mais croire en la valeur de ses troupes » Et non ce n’est ni une citation de Napoléon bien, que l’actualité cinématographique aurait pu le laisser croire, ni de De Gaule, ni de Jules César ni d’autre conquérant légendaire, cette citation est de… moi… oui j’ai honte, mais je ne savais pas par où commencer l’article.
Pour être honnête j’étais parti en me disant « ouais, tranquille organiser une bartasse au p’tit désert, trop facile, yaka passer faire un tour, noter les trucs à faire et pi voilà, tu fais un mail tu fais venir tout le monde. De toute façon, y savent faire et pi ça se passera bien. Et puis de toute façon, il fera grand beau, à 15h on aura tout torché, il ne restera plus qu’à siroter la bière en short au soleil… ». Bon les faits auront montré que ça se passe un peu comme ça, mais pas tout à fait. Je vous explique…
1- Ne jamais sous-estimer la tâche : Certes la reconnaissance préalable avec Hervé, en septembre nous avait laissé sur l’idée qu’il restait largement de quoi faire, et qu’une séance « massive » de bartasse ferait du bien. Je m’attelais donc à organiser cela. D’abord faire un doodle. Pétard comment on fait déjà. Une fois le doodle envoyé, il fallut faire le choix de la date. Difficile car comment ne pas décevoir les bonnes volontés, bref au bout d’un moment le choix fut fait. La phase 2 fut donc de sélectionner les travaux. Mais comment mettre en cohérence l’ensemble des tâches avec les compétences et les aspirations de chacun.e. Un peu perdu, je proposais à une collègue réputée pour son sens inné de l’organisation, de boire un café afin qu’elle me donne une solution, « bin fait un google form ! » me dit-elle. Je crois qu’elle a bien rigolé en voyant ma tronche, objectivement elle m’aurait parlé chinois ça aurait été pareil. Bon à vrai dire elle venait aussi de commander « un allongé svp » en me jetant un regard à faire fondre le granit des écrins qui eut pour effet de mélanger définitivement mes pensées déjà bien emmêlées, tout en me faisant imaginer que finalement, j’aurais peut-être mieux à faire de mes samedis matins, que d’aller gratter du cailloux. Mais bref, je m’égare. Donc après avoir remercié – fort probablement avec la maladresse pathétique qui me caractérise dans ces cas là, ma conseillère « IT technologie », je m’attelais à la répartition tache/matériel/ressources/compétence. Ah non, mais ça rigole pas, pour un peu je vous faisais un power point. Je m’exécutais donc, et oh miracle de la technologie, j’obtenais rapidement la totalité (ou presque suivez mon regard) des réponses, ce qui me permit au final de constituer une magnifique fiche de tache avec un code couleur qui fit l’admiration de mes camarades le jour J.
Puis vint la veille du jour J, et là je connus les affres des veillées d’armes. Ai-je tout prévu ? Aurons-nous assez de matériel ? Hervé va-t-il rester sagement en bas des voies ? Pourvu qu’il fasse beau, mais oui la météo est top, et les cordes j’ai pas assez de stats ? Et s’ils ne viennent pas ? Et si on a fini au bout d’1h, et si elle me jette son regard qui tue, vais-je bégayer, hein ? Mais pourquoi je pense à ça, ça n’a rien à voir avec les bartasses, reprend-toi Dimitri.
2- Croire en la valeur de ses troupes :
Puis vint le jour J… Pour commencer, j’arrivais le dernier et en retard. Bon j’avais insisté pour que l’on soit à l’heure, iels l’étaient tou.te.s. et moi j’arrivais bon dernier (ça fait désordre). Etaient présents Frédéric, Mathieu, Patrick, Nathanael, Gael, Solveig, Thierry, Guillaume, Catherine, Vincent, Emilie, Caroline, Nicolas, Sébastien, Camille et bien sûr Hervé (pardon si j’en oublie). Heureusement café, thé et croissants étaient aussi aux rendez-vous à l’heure. Donc une fois les troupes passées en revue et dûment équipées, je me lançais dans un briefing où rapidement je me sentis tout aussi ridicule que devant ma collègue aux yeux si … mais m… pourquoi je pense à elle, pétard c’est grave la !!! Donc nous voilà partis pour le site, évidemment on s’était garé au sud pour commencer par… le nord. Il me semble que je m’étais moqué d’Hervé l’an dernier à ce sujet. Bref, on ne dira rien. Nous voici donc sur le site, je sors ma feuille et je distribue le travail. un vrai pro dis donc. Non, en fait, c’est la panique totale, je me rend compte que je n’ai pas compté le bon nombre de gens, qu’on va manquer de corde, que j’ai collé Emilie à nettoyer la même voie que la dernière fois, que que que… une vague de terreur m’envahi. A l’aide !!! Et c’est là que tout le potentiel des bartasseuses et bartasseurs se révèle. Tout s’organise merveilleusement dans l’harmonie et l’entraide. Oh mon dieu, une utopie autogérée à faire pâlir d’aise Marx et Proudhon (bon là je me la pète, mais en fait j’ai juste fait un coup de wikipedia). Oh que c’est beau à voir, un groupe de bartasse à l’œuvre, La maitresse Catherine instruit les plus jeunes, les « séniors » conseillent les juniors, maitre Rondo supervise du bas. Le tout au milieu des arbres parés de leur couleurs d’or, de rouge et de brun, éclairés par un doux soleil d’automne. Ah non là, ça a buggé grave. le soleil bin on l’aura pas vu ou alors 10 minutes avant qu’il ne passe derrière la montagne. Hé je ne suis pas responsable des erreurs de Météo France, on aura même eu « quelques » gouttes. Bon, en même temps, on est en novembre.
Les heures passent, et les travaux avancent. Un pique-nique où la chaleur humaine remplacera celle du soleil, avec, surprise ! Un jeune homme (a priori charmant, mais vous l’aurez compris le charme masculin opère peu sur moi) qui débarque de nulle part « Bonjour, moi c’est Nicolas, c’est l’ECI je viens participer… haaa ! et bin bienvenue ! heuuu Hervé tu peux t’occuper de notre jeune ami ? On reprend, et petit à petit, je raye les lignes de ma « to do list » car oui je n’ai pas renoncé à me donner une façade de mec organisé. On sait jamais des fois que ma collègue débarque… ah non ! mais là ça tourne à l’obsession pathologique !
Au final le boulot est impressionnant, l’équipe aura fait tout le boulot attendu depuis le secteur « Drogue store » jusqu’au secteur des Cave. Soit grosso modo au moins 10 voies nettoyées dont certaines qui étaient particulièrement encombrées, 4 départs sécurisés, 2 départs séparés créés avec en prime, initiation à la pose des points pour les volontaires, et même rénovation de la peinture des noms de voies sur les galets au pieds des voies. Merci à Caroline qui aura fait mentir le préjugé qui dit que les médecins écrivent mal ! Et mention spéciale à Frédéric et Sébastien qui ont méchamment bataillé dans « Meuh » à coup de disqueuse pour un pauvre point de 10 acier, qui aurait dû être en 12 inox, comme quoi « size matters » comme dirait Roc, oups je m’égare.
3- Au final : récompenser les troupes et s’assurer de leur moral :
C’était la partie la plus facile. Les mauvaises langues diront que c’était celle où j’avais visiblement le plus d’expérience (la chiure de la colombe laisse de marbre le crapaud stoïque). Une aussi belle journée n’aurait pas été complète sans un bon gueuleton final. Et là, comme dirait un commentateur de Rugby « le collectif a parfaitement fonctionné ». Bière, Gâteau maison, bonbons, jus de fruits, le tout autour du feu allumé pour griller les châtaignes, dont la couleur brune me rappelais vaguement des yeux, mais je voyais plus trop de qui. Et ouais ! Feu de camp et châtaignes grillées pour clore une excellente journée de bartasse automnale dans les Vouillants, c’est un vrai bonheur. Merci à toutes et à tous. C’est promis la prochaine fois, car oui il y aura bientôt une prochaine fois, faudrait pas que la motivation baisse, je ne prends pas un carnet, je fais tout en ligne sur le drive ça me donnera un prétexte pour aller voir heu… voir qui ? je sais plus… bon on va rester au papier et crayon.
Dimitri.
